Tour statistique n°19 : Lien entre 1ère et 2ème partie de saison

 

Les surprises ne situent pas aux deux premières places (où Monaco a finalement repris sa place) mais un peu plus bas avec Angers et Caen juste derrière, Lyon et Marseille dans le ventre mou ou le Gazélec en pleine forme. Il s’agit maintenant de voir si toutes ces équipes maintiendront leur forme.

Pour le zoom de cette semaine, on va justement essayer de vérifier si la forme des 19 premiers matchs de la saison est un indicateur précis pour le reste des matchs.

Les matchs

Nice – Montpellier : 1 – 0

Caen – Paris Saint-Germain : 0 – 3

Troyes – Monaco : 0 – 0

Toulouse – Lille : 1 – 1

Lorient – Nantes : 0 – 0

Guingamp – Rennes : 0 – 2

Bastia – Reims : 2 – 0

Saint-Etienne – Angers : 1 – 0

GFC Ajaccio – Lyon : 2 – 1

Bordeaux – Marseille : 1 – 1

Cliquez sur les scores pour accéder aux simulations du match (en utilisant les ExpGoals).

Zoom sur

Ça y est, on est arrivé à la mi-saison et on serait tenté de commencer à tirer des enseignements de ces 19 premiers matchs, voire de se dire que, pour certaines équipes, le classement final est déjà joué. C’est pour ça que j’ai voulu regarder si, historiquement, la première partie de saison était un bon indicateur de la suite du championnat.

Tirs & tirs cadrés

Même s’il existe désormais des façons plus précises de quantifier la qualité des occasions, observer le nombre de tirs tentés et concédés par une équipe reste intéressant pour différentes raisons : c’est une statistique assez constante d’une année à l’autre, compréhensible de tous et qui représente assez bien la volonté des équipes d’attaquer plus ou de subir.

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Les chiffres de ces dernières années semblent indiquer que la différence de tirs (tirs tentés – tirs concédés) change peu entre la première partie de saison et la seconde. C’est ce que le graphique permet de mieux visualiser et j’y ai mis en avant les extrêmes (différence de plus de 3,5 tirs par match).

Parmi ces cas particuliers, on retrouve 3 équipes avec une grosse progression dans ce domaine (Bordeaux, Brest et Toulouse) et 3 équipes avec une grosse chute (Nice, St Etienne et Monaco).

Je pensais que le groupe des équipes s’étant le plus améliorées serait constitué de celles en difficulté en championnat mais ce n’est pas le cas pour ces exemples : Brest et Toulouse étaient 14ème avec 21 points à la trêve alors que Bordeaux était 6ème avec 31 points.

Pas vraiment de dénominateur commun entre les équipes du deuxième groupe, non plus : Nice était 14ème, Monaco 2ème et St Etienne 4ème. On peut cependant imaginer pour tous ces cas que les blessures et le marché des transferts ont pu impacter leurs performances.

On retrouve, logiquement, un résultat très similaire quand on se concentre sur les tirs cadrés.

Occasions nettes & Expected Goals

Les tirs c’est bien mais plus de tirs n’est pas forcément synonyme de meilleurs performances, et inversement. C’est pour ça que j’ai aussi regardé ce que ça donnait pour les “Big Chances” qui correspondent à des occasions nettes.

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Les trois noms qui ressortent (Caen, Marseille et Valenciennes) sont très intéressant parce qu’ils montrent 3 cas très distincts pour illustrer l’influence de cette statistique sur le nombre de points obtenus.

Pour Valenciennes, tout allait bien à la trêve avec une 6ème place et 29 points pris mais la deuxième partie de saison a été beaucoup plus difficile : 19 points pris “seulement” et une descente à la 11ème place.

Pour Caen, c’est l’effet inverse : ils sont bons derniers après la moitié des matchs joués avec 15 points (0,79 par match) et tout le monde leur prédit un retour en Ligue 2 mais ils se réveillent et finiront finalement confortablement à la 13ème place avec un rythme de 1,63 point par match.

Pour Marseille, enfin, cette amélioration n’a pas servie à grand-chose : ils ne sont que 6ème avec 29 points récoltés en décembre mais ne feront pas mieux en fin de saison avec un total de 60 points.

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Sans surprise, la différence d’Expected Goals est la statistique la plus constante entre les deux parties de la saison. On a aussi moins d’équipes aux extrêmes de cette mesure même si quatre clubs sortent quand même du lot (hausse ou baisse de 0,45 xGoals ou plus, par match).

En 2012/2013, on retrouve Valenciennes dont on a parlé plus tôt, concernant les occasions nettes. Mais de l’autre côté on a aussi Sochaux qui est passé d’une différence de -0,30 xGoals par match à +0,15. Un changement qui leur a permis d’éviter la relégation de justesse avec 16 points pris sur 19 premiers matchs et 25 points sur les 19 suivants.

L’année suivante, Nice fait une chute vertigineuse de 0,73 xGoals par match (de 0,05 xGoals à -0,68). Alors qu’ils étaient tranquillement 14ème, ils finiront à seulement 2 points de la zone de relégation (4 défaites lors des 5 derniers matchs).

Entre 2 saisons

Les exemples de Caen et Valenciennes intriguent : après avoir finir leur saison en trombe, les caennais ont maintenus leur forme sur le championnat en cours (1,63 et 1,58 points par match, respectivement) et se battent pour l’Europe alors que le club du nord a fait de même et est descendu.

A côté de ça, Nice et Sochaux n’ont pas eu la même trajectoire. Les premiers ont terminé 11ème avec un niveau constant tout au long de la saison tandis que Sochaux n’a pas profité de son amélioration et n’a pas pu éviter la descente en Ligue 2.

J’ai donc essayé de voir quelles situations arrivaient le plus. Est-ce que la forme d’une équipe en fin de saison peut prédire ses performances pour la suivante ?

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Deux impressions fortes ressortent de ce graphique : d’un côté, les performances de seconde partie de saison semblent avoir un vrai impact sur la suivante pour la plupart des équipes mais on retrouve aussi tout un groupe d’équipes qui ont beaucoup évolué.

En se penchant un peu plus sur ces clubs, on peut repérer plusieurs possibles raisons à ça. La plus évidente, un transfert important : arrivées de Cavani et Marquinhos (entre autres) à Paris, de Pléa et Carlos Eduardo à Nice ou départs de Salomon Kalou à Lille et Adrian Mutu à Ajaccio.

Mais ça peut aussi être un changement d’entraineur : Laurent Blanc à Paris, Hubert Fournier à Lyon ou Fabrizio Ravanelli (puis Christian Bracconi) à Ajaccio. Ou, tout simplement, l’éclosion de plusieurs talents comme la saison dernière à Lyon avec Fekir/N’Jie/Lacazette/Tolisso.

En plus de tout ça, on aussi la possibilité de voir un effectif arriver à maturité ou sombrer face à un renouvellement trop tardif. Il y a énormément de possibilités.

Conclusion

Pour conclure, la première et la dernière place semblent jouées pour cette saison mais tout le reste est encore possiblement sujet à des chamboulements. Il semblerait que chaque année, une équipe progresse ou s’écroule en deuxième partie de saison.

Une phase retour qui faudra d’autant plus scruter qu’elle peut être un très bon indice sur les équipes surprises ou décevantes auxquelles s’attendre pour 2016/2017.

 
Vous pouvez accéder au classement complet interactif par ici : Classement statistique (Ligue 1 – 19ème journée)

Bonnes fêtes à tous et rendez-vous à la reprise du championnat.

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