L’évolution du football

Crédits : Gabriel Bouys / AFP

Cet article est une traduction, je vous conseille d’aller voir par ici pour plus d’articles mélangeant statistiques et Coupe du Monde.

Cet article est une traduction, je vous conseille d’aller voir par ici pour plus d’articles sur la Coupe du Monde. OPTA a collecté chaque match de Coupe du Monde de la même manière que le sera le tournoi de cette année. Cette homogénéité et cette attention au détail permet d’analyser en profondeur des matchs, joueurs ou tournois.

En 2017, OPTA a publié la première partie de sa nouvelle collection de statistiques avancées. Avec ces nouvelles statistiques, ils ont analysé les finales de 1966 et 2014 pour regarder de plus près les matchs, les joueurs influents, le style des équipes et comment le jeu a évolué à travers le temps.

Bonne lecture.

ÉPARPILLÉ

La finale de 1966 a totalisé 77 tirs, 57 de plus que la finale de 2014 où l’Allemagne et l’Argentine n’ont tenté que 20 tirs en 120 minutes à eux deux. 1966 a le total de tirs le plus élevé de toutes les finales et démontre la préférence pour la quantité plutôt que la qualité à cette époque. Le graphique ci-dessous illustre d’où les tirs ont été tentés pendant chaque finale.

On avance jusqu’à 2014 et l’approche plus restrictive des tirs est évidente, avec la majorité d’entre eux situés dans la surface, la qualité des tirs tentés est bien meilleure. Les Expected Goals (xG), la statistique d’Opta s’intéressant à la qualité des occasions, montre que malgré le nombre de tirs lors de la finale de 1966 la qualité de ces occasions était faible comparé à la finale de 2014.

Regarder les positions de centre donne également une bonne indication de la tendance des équipes à s’approcher plus de la surface avant de passer la balle et la différence de volume indique à nouveau une évolution du style de jeu. La finale de 1966 a comporté 88 centres contre 36 en 2014.

À TRAVERS LES ANNÉES

En combinant les évènements en séquences, on peut commencer à examiner comment les équipes font circuler le ballon sur le terrain. Le concept de séquences est expliqué plus en détails ici.

L’approche plus directe de 1966 est soulignée par la durée moyenne des séquences qui est considérablement plus courte qu’observé en Allemagne en 2014.

DURÉE MOYENNE D’UNE SÉQUENCE

En regardant les données de séquences, on peut voir le nombre et la durée de celles-ci. 2014 présente une augmentation des séquences les plus longues, ce qui s’explique par une construction plus réfléchie. L’Allemagne a réalisé des séquences de jeu plus longues que l’Argentine en finale, on pourrait examiner les différentes approches défensives pour comprendre les raisons derrière ça.

JOUEURS CLÉS

En utilisant nos statistiques avancées on peut également identifier les joueurs clés des deux finales, qui ont eu un impact important sur la victoire de leur équipe.

DONNÉES DE SÉQUENCES DE 1966 À 2014

En appliquant ces données de séquences, la différence de style de jeu est clair entre les deux époques. On peut aussi utiliser ces données au niveau des joueurs pour mieux comprendre leur influence sur un match en particulier. Il y a différents joueurs clés fortement impliqués dans le jeu de construction de leur équipe pour chaque finale

Toni Kroos (Allemagne) a été le joueur le plus impliqué en 2014 avec 77 séquences dans le jeu, dont six ont été conclu par un tir. C’est pratiquement la moitié des séquences dans le jeu de l’Allemagne, on peut argumenter que Kroos a été le joueur allemand avec le plus d’influence sur la finale.

André Schürrle, l’attaquant à l’origine de la passe décisive victorieuse pour Mario Götze dans le temps additionnel, fût impliqué dans 47 séquences (hors coups de pied arrêtés) dont 5 se terminant par un tir alors qu’il n’était sur le terrain que pendant 88 des 120 minutes. C’est autant que Messi sur la totalité des 120 minutes.

L’argentin le plus essentiel fût le milieu de terrain Javier Mascherano, impliqué dans 36% des 59 séquences de son équipe dont 4 ce sont terminés par un tir.

BUT DE MARIO GÖTZE (COUPE DU MONDE 2014)

L’HISTOIRE DES DEUX BOBBYS

De nombreuses personnes considèrent le capitaine anglais Bobby Moore comme l’homme du match de la finale de 1966.

On peut voir de ses statistiques individuelles que le défenseur anglais a réalisé 2 passes décisives, le meilleur pourcentage de passes réussites (93%) et a été 3ème sur le nombre de ballons récupérés (17).

Bien que ces résultats donnent déjà une bonne indication de la performance de Moore, on voit également que ses actions défensives ont rendu l’attaque allemande inoffensive.

Une autre performance remarquable pour l’Angleterre fût celle de Bobby Charlton. On peut utiliser le concept de séquences d’Opta pour creuser un peu plus rôle dans la victoire historique de l’Angleterre. En dépit du marquage individuel de la star allemande Franz Beckenbauer, Charlton participa à 78 séquences (dans le jeu), ce qui correspond à 41% des séquences anglaises, plus que tout autre joueur sur le terrain, et 14 de ces séquences se sont terminées par un tir.

En regardant les données des deux finales, on peut voir le que le football a changé stylistiquement à travers les années – les équipes sont moins directes, se concentrent plus sur la conservation du ballon et ont moins tendance à tirer de loin. Malgré ces différences, il y a des similarités sur le type de joueurs et les postes les plus influents dans une équipe. Bobby Charlton et Toni Kroos, tous les deux des milieux axiaux, ont été impliqué dans plus de séquences que tout autre joueur sur le terrain et ont conduit leur équipe au sacre suprême. Coïncidence ? A vous de décider.

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